La fin d'un handicap

Publié le par Koline

... qui pourrait en créer un autre ?

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Je ne sais pas encore, ça ne fait qu'un mois que j'ai sauté le pas...

 

J'ai commencé à porter des lunettes à l'age de 7 ans je crois, en CE1, je n'arrivais plus à distinguer les lettres sur le tableau, même au premier rang.

Depuis, ma vue n'a cessé de baisser, et elle s'est stabilisée vers 24-25 ans à -7,25 (Oeil Droit) et -7,50 (Oeil Gauche). Autant dire que, sans lunettes, j'étais quasiment aveugle.

Pour donner un aperçu, déjà, impossible de retrouver mes lunettes si je n'avais pas une idée d'où je les avais posées. Bon, ça, c'est un classique. Mais encore, je ne pouvais pas reconnaitre quelqu'un à plus d'un mètre, ni lire les noms des stations dans le métro parisien (je parle bien des noms écris sur les murs des stations avec des lettres de 70 cm de haut et 40 de large !), donc impossible d'évoluer seule dehors...

Autres inconvénients connus des porteurs de lunettes (et notamment dans mon cas): 
- verres épais et lourds (les miens, amincis au maximum, faisaient 3mm d'épaisseur sur les cotés)
- vue brouillée par les gouttes sous la pluie, par la buée (en hiver quand on rentre dans un endroit rempli de gens, quand on ouvre une casserole en train de chauffer), par les traces de doigts, par le sel en bord de mer...
- handicap en sport (sports de combat, gymnastique, sports d'eau...)
- les cheveux qui se coincent incessamment dans les charnières des lunettes...
- les lunettes qui glissent éternellement sur le nez malgré les nombreux réglages (parce que j'ai un nez assez droit, des lunettes lourdes, et qu'en été, ça transpire vite sous le plastoc...) et me donnent une allure de grand-mère... 

Je n'ai pas pris cette décision sur un coup de tête. J'y ai pensé à partir de 24ans, c'est à dire quand me vue a commencé à se stabiliser.

 

J'ai fait une liste des centres qui pratiquaient cette intervention avec notoriété (en province et à Paris), en selectionnant en fonction des tarifs, des prestations, de la qualité de leur site et aussi, des commentaires que je pouvais trouver sur Internet sur les centres en question.

Après celà, j'ai fini par m'arrêter dans mes recherches car j'étais tombée sur un article du Nouvel Obs', qui m'avait franchement dissuadée.

Et c'est revenu... l'envie s'est faite de plus en plus pressante, et j'ai recommencé mes investigations sur le net... jusqu'a tomber sur le site du Centre Laser Victor Hugo, proposant un RDV pré-opératoire gratuit. Alors, poussée à la fois par un ami qui devait commencer à en avoir marre de me voir hésiter (je consultais internet chez lui !), et par ma vénalité ("oh, allez, ça me coute rien d'y aller...", "et puis au moins je saurais si je suis opérable...", "et puis je peux toujours changer d'avis, j'ai rien signé, je m'engage à rien..."), j'ai donc pris RDV pour la consulation gratuite.

Quelques examens un peu désagréables mais sans plus, et le chirurgien (le Dr Hagege étant le seul et unique chirurgien intervenant dans ce centre) m'annonce que je suis opérable ! Et encore mieux, j'ai une cornée "comme ça" (quelque chose comme 625 X), donc bien épaisse, et une surface d'oeil bien lisse, et une vision stable lors de dilatation de la pupille, ce qui m'évitera les fameux "halos" dont on entend parler souvent...

Fin des examens, donc, opération possible, pour le 20 avril c'est bon ?... Euh, bon, on est le 20 mars, alors je me dis, j'aurais le temps de réfléchir, et au pire j'annule avant la date de l'opération..

 

Et puis, bien sûr, la date arrive, implacablement, et moi pas assez courageuse pour appeler et annuler l'intervention, je me pointe le jour J, vaillante... mais pas pour longtemps.

Je ne vais pas trop m'étendre sur l'opération car franchement j'avais plus que hâte d'en finir !! Vite fait, le médecin me demande de m'installer, puis il pose un truc qui doit ressembler à une ventouse sur l'oeil, après avoir instillé les gouttes anesthésiantes, et c'est parti sous le premier appareil supposé découper un volet dans la cornée. Ensuite, on pivote la table d'opération pour opérer concrètement l'oeil "ouvert" au laser. Et c'est fini...

 

 Pour plus une détails sur comment se passe l'opération concrètement, je vous laisse vous rincer les yeux sur cette vidéo fort appétissante ^_^

 

Je garantis que j'ai eu tout le temps de me demander ce que je faisais là et pourquoi j'avais accepté...

 

N'empèche que... en sortant de là j'avais les yeux tout larmoyants, et que j'osais à peine ouvrir les yeux ou les fermer de peur de bouger le volet cornéen...

 

Je dois dire que j'ai récupéré assez vite, mais j'avais toujours plus de mal avec l'oeil gauche que le droit (est-ce parce qu'il est gauche ? ou parce que j'étais, avant l'opération, plus myope du gauche que du droit  ?)

 

Les consultations et inteventions necessaires après l'opération sont gratuites pendant les 6 premiers mois.

 

J'avais donc une visite de contrôle le lendemain de l'opération. Sans doute pour verifier que le volet s'est bien repositionné et qu'il n'a pas bougé, promettant un bon départ de la cicatrisation. On m'a dit que la cicatrisation s'effectuait en quelques heures après l'opération. Donc globalement, l'essentiel de la cicatrisation se joue dans les premières heures et la première nuit qui suivent l'opération.

 

En attendant, le plus ennuyant, ce sont les gouttes à instiller : 1 lavage oculaire le matin (des mini doses à vider dans l'oeil), puis un antiseptique, un antibiotique, un anti-inflammatoire, des larmes artificielles... à instiller entre 6 et 10 fois par jour pendant 1 ou 2 semaines ! J'avais l'impression de ne faire que ça !

 

Mais ça n'est pas fini. un mois plus tard, j'ai un nouveau bilan de controle à passer. Là le médecin me dit "vos pupilles sont trop dilatées, c'est pour ça que vous ne voyez pas encore très bien". Il me donne donc un nouveau traitement à suivre sur 6 mois : 4 comprimés par jour d'une sorte de fortifiant pour favoriser la cicatrisation de la cornée, et encore des gouttes à instiller : certaines pour l'hypertension des yeux, d'autres contre les irritations. Et le pire (à tel point qu'en fait je n'en ai jamais mises), des larmes artificielles à instiller 4 fois par heure !

 

Parfois je regrette d'avoir fait cette opération. Notamment à Auckland quand il fait sombre, qu'il pleut et que je ne voie plus grand chose...  j'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose... mes lunettes :(

 

Publié dans Hygiène-Santé

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